CCC 2012: Défi de l'année, Une aventure, Une aventure en équipe

CCC : Notre première course de « montagne », Notre Défi 2012

 « Un petit Enfer » pour un grand bonheur.

Ce récit je vais le commencer, par la « conclusion » ….

Pour moi c’est le fait marquant de cette course : La complicité, la complémentarité de Françoise et Rachel pendant cette course CCC 2012.

Une complémentarité et complicité qui ont débutées, lors du stage « 5^e Elément   Reconnaissance CCC »  avec Caroline Freslon et Anne Valéro.

Le restaurant 3 semaines après; n’a fait que confirmer cette impression en vous écoutant raconter « votre course », « vos anecdotes »… Vous avez vécu une formidable aventure, venue à bout (comme vous le dites) parce que vous avez décidé pendant la course de vous allier. C’était loin d’être gagné d’avance, et franchement « Chapeau », vous nous avez bluffés. Beaucoup de monde ont pensés à vous, y compris nous qui étions sur les courses, (N’est ce pas Ludo !!). Votre arrivée a été a la hauteur de « votre défi », votre arrivée ensemble, main dans la main, a forcé l’admiration des personnes dans les rues de Chamonix,  applaudissements fournis et commentaires de félicitations.

Pourquoi une course à la montagne ? :

Par le passé, nous avions fait pas mal de séjours « randonnées », appréciant la montagne et ses paysages, nous pensions trouver par le trail une manière différente de voir ces « grands espaces ».
Mais surtout l'envie de se dépasser, de repousser ses propres limites (sans aucune notion de performances), avec juste l’objectif d’aller au bout de ce qui est « notre défi ».

Décision d’inscription : 

• Patrice : Aout 2011 en suivant en tant qu’accompagnant un ami (Ludo) sur l’UTMB,... en voyant cette ambiance « Si festive du TRAIL » à Chamonix.
• Françoise : Janvier 2012 à quelques jours de la date limite d’inscription. 

Un an de préparation

Nous avons essayé de varier les courses, les terrains, de monter crescendo en difficultés, tout en privilégiant les courses ou nos différents ami(e)s  s’inscrivaient, ou pour des courses caritatives. 
Pour moi, beaucoup de courses, certes, mais ne pouvant pas effectuer un entrainement régulier, c’était un peu, la solution pour acquérir un peu d’expérience, rarement en recherche « d’un temps », plutôt en recherche de la « bonne gestion » de  course pour simplement terminer, apprendre à « connaître ses possibilités ».

-          Octobre 2011 :

o       Odysséa : Un très joli moment : Voir autant de maillots Sanofi au milieu de ces milliers de participants.

o       Trail des lueurs de l’espoir : 32 Kms de nuit en forêt (terrain très gras). Le premier entrainement de nuit pour Françoise, découverte de la course à la frontale pendant 5 heures.

-          Décembre 2011 : « Téléthon : 24h Decathlon de Claye Souilly » : Pluie, vent, sur une boucle d’1 Km sur le parking => Gros travail mental !!! qui s’est avéré très utile pour la CCC.

o       Françoise : 71 Kms avec des interruptions.

o       Patrice : 130 Kms.

-          Janvier 2012 :

o       Trail Blanc de Serre Chevalier (32 Kms dans la neige), Nous ne pensions pas que cet entrainement dans le froid et la neige allait nous servir. 

o       Trail D2B, 20kms dans le sable (Dunes et plages), la particularité de cette course : Travail physique des jambes. Nous ferons, pendant l’année, plusieurs entrainements dans le sable.

o       Mars 2012 : Ecotrail 80 Kms de Paris, première longue distance pour Françoise. Course effectuée ensemble de bout en bout avec un très beau soleil.

-          Avril 2012 :

o       Séjour de 4 jours à Chamonix: 100 kms 4000 D+ (Pluie et neige). Première prise de contact avec le Trail de montagne, premiers repères, très utile.. nous nous rendons bien vite compte de la différence avec nos courses « habituelles », et surtout du « travail d’entrainement » restant à faire.

o       Trail des Tacots (30 Kms) : Pluie et Boue !!!  Un gros entrainement dans terrain gras (Françoise s'arrêtera par prudence suite douleurs, sans doute un peu trop proche du « bloc » effectué a Chamonix quelques jours auparavant).

-          Mai 2012 :

o       Trail du Limousin (65Kms  2400D+) : Un week end prés de Limoges en groupe (avec en autre Evelyne Antoine  et Nathalie Couteault). Objectif pour Françoise : Gérer seule sa course sans que je n’intervienne (pas facile pour moi…), de mon coté : travail soutenu dans les montées et les descentes.

-          Juin 2012 : Les Ardennes, Beau temps mais terrain très gras avec parcours modifié suite aux orages de la nuit précédente. Deux belles courses (AMT et Le Roc La Tour), nous faisant découvrir la région, un très bel accueil. Comme particularité, un départ à 5H du matin, mais surtout aucun ravitaillement solide et que de l’eau aux ravitos,  les sacs en sont plus lourds, l’occasion d’une répétition d’organisation du sac car nous avions décidé d’emmener « le matériel obligatoire » de la CCC.

o       Françoise : Roc la Tour dans les Ardennes (54 Kms 2600D+).

o       Patrice : Ardennes Méga Trail (92 Kms 4800D+) 

Des compléments en fonction de nos agendas :

-          Françoise

o       Juillet 2012 : Stage reconnaissance CCC avec Rachel sur 3 jours (100Kms 6000D+) : Beau temps avec de magnifiques paysages (Tu les aura  vu  cette fois là…. !!!) MERCI à Caroline Freslon http://www.5eme-element.fr/presentation/ et Anne Valero http://annevalero.fr/ (Coatching individualisé).  A son retour, débriefing ensemble, prises de notes sur ses « ressentis » du terrain (les principales difficultés, les passages roulants…..).

 

-          Patrice

o       Septembre 2011 : 100kms de Millau (Défi personnel 2011).

o       Mai 2012 : « Bloc » de 3 jours à Chamonix avec Ludo (inscrit sur l’UTMB) : 110Kms 6000D+ avec Pluie, Neige à partir de 1800m (Encore une fois avec des mauvaises conditions météos !!!)

Preparation du dernier mois           

Du 20 juillet au 25 Aout : Peu de Kilomètres, séances régulières, courtes, plus de travails spécifiques (séance d’escaliers de 1000 à 1500 marches, allure  plus soutenue  pour les descentes faciles …), vélo, un peu de piscine … avec le souci d’essayer de « reposer » les jambes.

Pour Françoise : Suivi avec Anne Valéro  

Chamonix, Derniers jours

25 Aout : Arrivée à Chamonix

26 Aout : Rando, marche en groupe, montée à 2400 mètres (6H), resté 2 heures en altitude, seance basée sur "faire du denivellé" mettre les jambes de plaine" dans le rythme "terrain de montagne"...  Restés 2H a 2400M, redescente , chasse aux marmottes (avec Succés), visite d'un parc animaliers avec Marmottes,

27 Aout : Entrainement en famille (Françoise, Alexandre et moi): Trail de 5 Heures vers le Mont Buet (chacun à son rytme) avec un dénivelé 1600D+( de 1100 mètres jusque 2700 mètres), afin de trouver ses repères et sensations pour nous….. « les coureurs de plaines ». Les sensations sont à la fois rasurantes du au fait de commencer à en "decoudre" avec ce terrain si peu habituel, et sensations à la fois inquietantes.. "Comment allons nous pouvoir enchainer 3 à 4 sorties comme celle du jour!!!
Le gros HIC de la journée: Alexandre qui effectue la descente avec moi se fait une grosse entorse, sans raison apparente, sur une partie plane et sans "obstacle"!!!   Sera contraint à de multiples seance de glace et un maxi de repos afin de pouvoir nous suivre en tant qu'accompagnant pendant la course.
Le soir : Nous allons au départ de la PTL avec Ludo, ENORME!!! et la je realise que je vais participer à cette grande fête de l'ultratrail... Nous voyons même "Seb".... Cool

Les 3 jours suivants : Repos avec petites sorties de 30 à 45 minutes.

28 Aout: Journée consacrée au repos, Preparation du sac.

29 Aôut:  L'équipe est au complet avec l'arrivée de Rachel: Ludo sur l'UTMB, Rachel Ghislaine Françoise et moi sur la CCC; Alexandre et Lysiane nos deux courageux accompagants (Lysiane a du repartir lundi sur Paris mais retour prévu ce mercredi soir)
Retait des dossards: Vérification des sacs, une attention particuliere est apportée par les organisateurs sur les tenues... 

Une fois le sac validé... remise du dossard... et "Bracelet au poignet", signe distintif... permettant, dans les rues de Chamonix de savoir à "qu'elle tribu" de "félés" on appartient..!!!  



Voila: C'est parti... ou presque, la pression n'est pas encore vraiment là, trop heureux d'etre ensemble aux portes du depart de cette aventure decidée depuis 9 mois...

Le soir: Début de la dégradation annoncée de la météo,  nous essayons de ne pas trop gamberger, garder la bonne humeur, la moindre occasion de rigoler est utilisée, la mise en place "du grand jeu des pronostics" va y contribuer!!!

Grand Jeu des pronostics
Mise= 5€
Lots:

• Premier: 20€ de Macarons et récupère sa mise et choisiraune course ou pourront participer les 5 coureurs et les deux accompagnats
• Second: 10€ de Macarons
• Troisième: Se fait offrir 1€ pour un Macaron par le plus mauvais pronostiqueurs

Reglement: Indiquer le temps des 5 coureurs, le classement se fera sur la plus petite somme des erreurs (en minutes).

Valse de questions, et de mauvaises indications sur les sensations personnelles..... Trop intrigué les uns les autres,   chaque participant va  pouvoir voir les pronostics d'une personne... S'en suit une grosse partie de rigolades!!!

 30 Aôut:  Visite du salon de l'Ultratrail.
  Discussions, echanges, et derniers conseils pour Francoise et Rachel  avec Caroline Freslon.
  Sortie de 1H, 1H30 en haut de la Flegere (montée et descente en telepherique depuis Chamonix) sous la pluie, vent et brouillard pour Rachel, Ghislaine, Lysiane, Ludo et moi... Repos pour Françoise, Repos Forcé pour Alexandre

Les alertes avant courses et modif Trajet

A notre arrivée le samedi 25, Ludo me dit discrètement que la météo ne s’annonce pas bonne… mais il reste plus de 5 jours,  et ce n’est qu’une vague prévision…. Le lundi soir nous allons a la maison des guides voir le bulletin : Météo variable en fin de semaine avec quelques précipitations… nous allons vite avoir des nouvelles peu rassurantes  

------ SMS ------
De: TNF UTMB
Reçu: 28 août 2012 19:13

TDS CCC UTMB Attention ! Prévision météo : pluie, neige à 2000m, vent, froid. Températures sabaissant en-dessous de -5 C. Prévoir équipement hivernal.

Nouvel avertissement le lendemain !!! 

------ SMS ------
De: TNF UTMB
Reçu: 29 août 2012 09:57

TDS CCC UTMB Attention ! Prévision météo : pluie, neige à 1800m, vent fort, froid. Températures sabaissant à +3 C à 1000m. Prévoir équipement hivernal.

Et ce n’est pas fini….

------ SMS ------
De: TNF UTMB
Reçu: 29 août 2012 20:26

TDS UTMB CCC : Conditions prévues très froides et difficiles. 4 couches de vêtements indispensables.
Consulter news sur www.ultratrailmb.com ou page Facebook

Nous étions tous ensemble a la réception de ce dernier,  décision est prise de revoir nos équipements, et si nécessaire de les compléter….

Mais le SMS suivant (reçu) la veille au soir de notre départ va vraiment nous interpeller…. « Mais qu’est ce qui nous attends ??? »

------ SMS ------
De: 36608
Reçu: 30 août 2012 21:44

Pour raison de sécurité, les bus partant pour le Cormet de Roselend sont réquisitionnés pour rapatrier les abandons. Départ impossible pour les accompagnants.

  Vendredi 31,  Nous allons recevoir plusieurs SMS de l’organisation, nous ne savons plus trop que penser, est ce une bonne chose ? est ce l’annonce d’une dégradation supplémentaire ? Et que penser du SMS que reçoit Ludo (coureurs UTMB) : « Parcours modifié, 105 Kms au lieu de 170 et uniquement en France » !!!

------ SMS ------
De: TNF UTMB
Reçu: 31 août 2012 09:09

CCC : Départ 10h Courmayeur. Conditions hivernales au dessus de 2000m, froid, vent, neige. Parcours sans Tete de la Tronche et sans Tete au Vent.

Le fait de ne pas monter au col de la Tronche 2584 mètres dans les 10 premiers Kms  change tout le début de course, les coureurs vont rester grouper plus longtemps, il va être plus compliqué d’avancer à son rythme entre Bertone et Arnuva (12 kms de plat et descente en single avec difficulté pour doubler), le Grand Col Ferret fera « son œuvre » !!!

Mais la grande question est : que deviennent les barrières horaires, nous aurons très vite des nouvelles 

------ SMS ------
De: TNF UTMB
Reçu: 31 août 2012 10:04

CCC - barrière horaire/time barriers : Arnuva 14:30 - La Fouly 18:15 - Trient 2:30 - Vallorcine 6:15 - Argentiere 8:00

 Puis un correctif,

------ SMS ------
De: TNF UTMB
Reçu: 31 août 2012 14:52

CCC: Nouvelles barrieres horaires/New time barriers: Arnuva 15:00 - La Fouly 18:45 - Trient 3:00 - Vallorcine 6:45 - Argentiere 8:30

 Par contre pas de nouvelles de la limite horaire à l’arrivée !!! En fait la barriere horaire de Chamonix sera supprimée, une fois la barrière d’Argentiére passée (10 Kms de l’arrivée) les « candidats Finishers » pourront terminer à leur rythme sans stress ….  Décision certainement très appréciée par tous ceux qui se sont battus avec les barrières horaires tout au long de la course.

Le matin du Jour J

Lever à 6H: Douche, petit déjeuner, dernière révision du sac pour vérifier que chaque chose est à sa place. Tout est emballé dans des sacs "étanches", sac poubelles pour les vêtements, sac congélateurs transparents pour retrouver plus facilement lampe frontale, piles, bandes, crème, téléphone.
8H15 : Départ de Chamonix en bus, direction Courmayeur. Un bref instant en arrivant en Italie nous allons croire à une amélioration météo, très vite, celle qui sera notre accompagnatrice de course (la pluie) va nous rejoindre. Sur la ligne de départ, nous retrouvons nos 3 supporteurs, essayant de nous détendre car l'inquiétude, le doute se lisent sur nos visages. Les messages de l'organisation diffusés sans cesse ne font que nous inquiéter davantage : La modification du parcours, les alertes sur les conditions climatiques, le rappel de se couvrir, de ne pas s'arrêter en haut des cols et de partir dans les descentes immédiatement, l'obligation de prendre des nouvelles d'une personne arrêtée assise sur le chemin, l'obligation de porter assistance, l’obligation d'alerter.
Ludo, qui a connu des conditions similaires, l'année dernière sur la première partie de l'UTMB, nous conseille de "compléter" notre tenue de départ... Et nous voila partis pour une séance "d'essayages"  en pleine rue!!!  

La course 

 Et puis brusquement, tout bascule, l'inquiétude, les interrogations, l'impatience... tout est remplacé par une espèce d'euphorie, d’excitation,  lorsque nous entendons la musique officielle de la CCC "Across the Mountains" ... Suivi des hymnes nationaux Suisse, Italien et Français, très inhabituel pour nous et rajoute de la grandeur à ce qui est "Notre Course de l'année".
Les sourires, l'enthousiasme réapparait sur nos visages, derniers encouragements, dernières accolades appuyées, l'ESPRIT de GROUPE est là, nous savons que nous ne nous retrouverons au complet que le lendemain dans l'après midi…  avec cette formidable sensation de former 'une équipe hyper solidaire, ..... Du vrai bonheur !!!! Nous avions prévu communiquer entre nous (comme nous l'avions fait sur l'écotrail 80 de Paris) en indiquant notre arrivée à un point de ravitaillement, nous ne pourrons le  faire que  pendant la première moitié de course, ensuite plus compliqué …. Et c’est Alexandre et Lysiane qui nous donnerons des nouvelles à chaque fois qu’ils nous verrons.

·                     Départ => Bertone: Altitude 1979M, Distance 4,9 Kms  avec 810M D+

Trois sas sont prévus par l'organisation, avec des départs décalés de 10 Minutes (une bonne chose pour fluidifier un peu la course). A la sortie de Courmayeur, derniers cris d’encouragements de Ludo, Lysiane et Alexandre avant, pour eux ; de repartir sur Chamonix pour le départ de Ludo sur l’UTMB… Rendez vous est donné pour le soir du coté de Trient ou Vallorcine. Apres l'annonce de la suppression de la montée au col de la tronche à 2500 mètres, je décide de changer mon début de course, Françoise m'ayant expliqué après sa reconnaissance en juillet, qu'entre Bertone et Arnuva, c'est une "single" roulante sans difficultés… Beaucoup de monde dans la montée, très vite les différences d’allures provoque des « petits bouchons » mais nous avons le temps ; « NO Stress », sans forcer, sans me mettre dans le rouge, avec quelques autres coureurs, nous profitons de chaque occasion pour remonter « le peloton », juste dans le but de se trouver au milieu de participants ayant une allure proche de « mon allure de confort ».

·         Ravitaillement Bertone

J’arrive 1H10 après le départ, il me reste deux des trois bidons de boissons, je décide de ne pas m’arrêter à ce ravitaillement liquide, me permettant ainsi de doubler un groupe de 3 Traileurs faisant bouchon et (c’est très rare chez les  vrais traileurs) ne facilitant pas du tout le passage, je ne suis pas le seul à adopter cette solution!!!. 1H26 pour Françoise prenant un départ un peu rapide, mais c’est sa façon de débuter chaque course, elle évacue ainsi l’excès d’excitation (et cela lui réussi plutôt bien, en général), avant de prendre « sa gestion de course ». Rachel (1H31), et Ghislaine (1H22), un peu plus expérimentée, va tout au long de la course être peu de temps derrière moi, je m’attendais à la voir revenir sur moi et que nous terminions ensemble la course, mais elle aura soucis de digestion à partir de Champex, et sans pouvoir s’alimenter a partir de Tient, il devient quasiment impossible de continuer : Résultat, abandon à Vallorcine… Dommage j’aurai bien aimé passer la ligne d’arrivée avec elle qui (avec mon « Pote Ludo ») ont dépensé tellement d’énergie pour nous convaincre que nous étions capables de tenter ce défi….

·         Bertone => Bonati => Arnuva : 12,5Km

Le parcours est comme me l’a présenté Françoise, très souvent une « single » sans aucune difficulté, encore un peu gêné jusque Bonati, je vais effectuer une nouvelle fois «l’ impasse » au ravitaillement de Bonati après avoir vérifié qu’il me restait suffisamment de boisson. La pluie s’intensifie, le vent est de la partie maintenant que nous ne sommes plus à l’abri de la végétation, les chemins sont encore très praticable, j’en profite pour « dérouler » … Nous en avions parlé avec Francoise, « profiter de tous les moments pour relancer, sans forcer, se donner du temps ». En arrivant sur Arnuva, la descente est un « champ de patates » et glissante et relativement large par endroit. Pas mal  de concurrents ralentissent, j’aime bien ce terrain, je me « fais plaisir en lâchant les chevaux », doublant un  nombre important de personnes. Au ravitaillement, 2 soupes au vermicelle, Coca, pain,  je prends le temps de bien remplir mes gourdes, bien ajuster ma tenue pour « attaquer le Grand Col Ferret ». Francoise arrivera à Arnuva, 50 minutes après moi, elle a fait la descente plus prudemment, moins a l’aise que moi, Rachel pas très loin, elles se verront quelques instants au ravito.

·         Arnuva=> Grand Col Ferret: Altitude 2527M, Distance 4,5 Kms  avec 795M D+

Me voila, devant ce fameux Grand Col Ferret !! Bien que parti prudemment, très vite je vais être en difficulté dans les forts pourcentages, j’ai du mal à progresser, le chemin de terre est devenu très glissant, les cotés sur l’herbe ne sont pas mieux. Sans battons, je n’ai pas d’appui « fixes » et cela provoque une dépense d’énergie supplémentaire au niveau des cuisses. Je vois bien la différence, les « équipés battons » progressent beaucoup plus vite que moi… Je peste un peu et m’adapte à cette situation… La seconde gène: pas facile de savoir visuellement où on se trouve, encore loin du sommet ? Un indicateur, je sais que je ressens les premières véritables gènes respiratoires autour de 2000 mètres, un autre indicateur, l’organisation nous a annoncé de la neige à partir de 2000 mètres.  Je vais beaucoup utiliser ma montre avec la fonction altimètre, me permettant de connaître le dénivelé me restant à faire, vraiment très pratique, cela m’aura beaucoup servi pendant toute la course !! Sur le haut du Grand Col Ferret, mes appuis sont meilleurs, mais le vent, la neige, rendent la montée apocalyptique… et nécessite les premiers appels au mental, je regarde ma montre…. Il ne me reste que 200 mètres de dénivelé à monter, « c’est bon, bientôt fini le plus haut sommet et la première difficulté ». Voila le sommet, je m’étais imaginé m’arrêter et faire un 360° sur moi-même et admirer le paysage !!! Ce sera pour une autre fois !!! En fait, nous sommes accueillis par une tempête de neige, je prends juste le temps de remercier et d’encourager ces bénévoles qui sont là au milieu de ces intempéries nous contrôlant et nous conseillant (à juste titre) de repartir immédiatement. Françoise et Rachel vont finalement monter avec moins de difficulté que moi, les battons qu’elles ont, sont d’un apport précieux. La preuve : sur cette portion, je ne prendrais quasiment pas d’avance.

·         Grand Col Ferret => La Fouly => Champex : 23Kms

Bien conscient que j’ai dépensé plus d’énergie que prévu, je fais la descente  relativement tranquillement jusque La Fouly, histoire de « récupérer » avec l’intention de ré-accélérer ensuite. Au Ravito de la Fouly, beaucoup de monde, difficile d’accéder aux « soupes », aux tables… Me refroidis très vite, d’autant plus que je suis arrivé un peu en roue libre depuis Le Grand Col Ferret. Je regarde mes notes, « 15Kms pour Champex », reprise de la route rapidement avant d’être frigorifié, je mange en marchant une barre (la seule pendant toute la course !! Un point très positif, j’ai du bien gérer l’alimentation aux différents points de ravitaillement). La fin de la descente, et la montée vers Champex, sur une  allure plus vive en sachant qu’il y a un gros arrêt et  un repas qui m’attende  et surtout, l’envie d’entamer la montée vers Bovine à la lumière du jour. Ghislaine, Françoise et Rachel continuent chacune de leur cotés, en profitant au maximum de ce tronçon qui peut sembler sans intérêt mais qui en réalité est très important pour nous tous, et conditionne notre réussite..  Nous avions estimé que la barrière de Trient ne pourrait être passée qu’a la condition de « bien rouler » à ce moment là…

·         Champex :

Premier bilan pour chacun d’entre nous, avant d’attaquer la partie Champex- Vallorcine, 26kms qui seront le juge de paix avec les deux montées de Bovine et Catone, de nuit, sous la pluie et neige. En effet, puisque nous ne montons pas à « la tête aux vents », une fois arrivé à Vallorcine, l’arrivée sera en vue.

Prend le temps de bien m’alimenter : Deux soupes au vermicelle, pain, un plat de pâtes, compote, banane, et deux oranges,  (Un vrai festin !!), Vérification de l’emplacement des frontales, de l’eau dans les gourdes..Françoise m’a décrit Bovine comme « montée difficile, cassante avec des grosses marches », et suis hyper motivé, déterminé.

Ghislaine, va commencer  avoir ses problèmes digestifs…

Francoise et Rachel arrivées séparément, vont décider de rester ensemble et de s’entraider : Francoise montant mieux va « tirer » Rachel et l’inverse sur les parties « roulantes ». Il est très difficile de faire ensemble toute une course surtout aussi longue mais nous en avions parlé ensemble avec Francoise : si elles se retrouvaient ensemble dans la seconde moitié du parcours, il serait peut être intéressant de faire un « bout de chemin » ensemble en fonction des sensations de chacune.

·          Champex => Montée vers Bovine  => Descente vers Trient

La montée est effectivement… compliquée, (Merci des infos, Françoise).  Débutée au jour ; je la terminerai à la frontale. Lorsque la pluie se transforme en neige, je crois dans un premier temps que je suis bientôt arrivé en haut, il n’en ai rien, je me rends compte regardant ma montre  que nous ne sommes qu’à 1700 mètres !! Eh oui les températures baissent et la limite  neige/pluie baisse. En haut de Bovine, un ravitaillement chaud (non prévu) dans une étable, je m’y arrêterai que très peu de temps, il fait vraiment trop froid, les températures de -10°C sont bien présentes…. C’est très agréable de pouvoir se mettre à l’abri mais « Ca sent le piège », si nous restons trop longtemps, il va être très difficile de « ressortir » dans « ce qui devient notre petit enfer ». Je me lance dans la descente. Du coté de Francoise et Rachel, elles s’arrêteront plus longtemps et confirmerons qu’il a été difficile de continuer après un arrêt prolongé.

Nous sommes tous au milieu de la nuit, il fait froid, tous nos vêtements sont humides, la neige (5 à 10 cms a 2000Metres), le vent, la vision est difficile,  la boue rendent les chemins de plus en plus glissants…. Mais que faisons-nous là ??…Cette question, nous ne nous la posons pas, ou alors très furtivement, pas de place pour le doute, il faut rester motivé, déterminé, optimiste, c’est indispensable pour des coureurs de notre niveau, indispensable pour réussir et aller au bout de l’aventure. A partir de maintenant, nous devrons faire appel au « Mental », le physique est toujours nécessaire, mais Notre Mental doit « entrer en jeu » pour que « nous nous dépassions », pour que nos repoussions nos limites. Je me sens « bien », les jambes sont encore bien là, et décide de descendre sans retenue pour ne pas prendre froid. A l’aise sur la première partie (Chemin et prairie), si j’exclue ma sortie en virage et une arrivée en contrebas dans les arbres avec mon partenaire du moment, s’en suit un énorme éclat de rire (C’est ça aussi le partage entre Traileurs !!), par contre dans la seconde partie, dans les pierres et la boue, je vais faire deux grosses chutes, dont une qui va « refroidir mes ardeurs ». A partir de ce moment là, je perds « le rythme dans les descentes », j’ai cette très désagréable impression « d’être dans le Zig, quand il faut être dans le zag », suis sur la retenue, sur l’arrière, mes appuis sont moins assurés, je glisse d’avantage, fais des écarts pour me « récupérer », tape violement mes pieds sur des pierres (J’aurai les ongles bien abimés). Je sens que je ne « domine plus le terrain » et que « c’est le terrain qui m’impose les choses ». Plus crispé, subissant le terrain, je fais appel d’avantage au physique des jambes…. J’en suis conscient, mais je n’arrive pas à inverser la tendance. L’arrivée à Trient va me sembler longue, très longue… Francoise et Rachel, qui se sont arrêtées un peu trop longtemps (D’après leurs analyses), vont repartir difficilement et  vivre les mêmes choses : Froid, vents, boues, chutes, et l’appel au « Mental ». Le soutien mutuel, les « Allez, Allez », les « Hop Hop Hop », les « Tu es là ? Tu t’accroches ! », les « Oui oui suis là », vont être leurs cri de guerre de ce qui va devenir « Une aventure à 2 ».

·         Ravitaillement de Trient : MERCI A NOS ACCOMPAGNANTS

Un énorme merci à nos deux accompagnants, Lysiane et Alexandre, qui après avoir été voir le départ de Ludo sur UTMB, sont venus à Trient. Ils vont nous attendre des heures à l’abri des toits de maison, des tentes de ravitaillements, eux aussi seront trempés, gelés. Leur présence va être au combien appréciée et utile. Trient est pour beaucoup de participants, (trempés, gelés, redescendus de l’altitude 2000 mètres ou il y avait « -10°C ressenti » et des averses de neige), le moment des questions, « suis-je capable ? », « ai-je envie de revivre ce que je viens de subir ? »  Trient est d’ailleurs l’endroit de la course ou il y a eu le plus d’abandons (140). Pour ma part, pas de doute, je vais y aller. Voyant nos deux supporters je décide de prendre mon temps, de profiter avec eux de la course, je m’installe juste à coté d’eux, pour me restaurer et me changer : J’avais emmené une « première couche de rechange » et n’avais pas encore mis mon maillot à manche longue, et des gants de rechange, (Une excellente idée, a renouveler sur d’autres futurs défis). Moment important, Alexandre et Lysiane qui reçoivent toutes les « Infos SMS Passage coureurs », me donnent des nouvelles des autres... Je me mets à trembler de tout le corps !!! Il faut que je reparte…. Ghislaine ne pourra pas s’alimenter, repartira pour ce qui sera sa dernière étape avant l’abandon. Françoise et Rachel arrivent ensemble, fatiguées, un petit passage à vide pour Rachel, mais les « Allez » les « Hop Hop Hop » et surtout les encouragements d’Alexandre et Lysiane vont les « booster » et les remettre sur le chemin après un gros moment émotionnel et de gorges serrées de part et d’autre.

·         Trient=> Montée vers Catone => Descente vers Vallorcine

C’est du « copier collé » avec le tronçon précédent, la seule différence : nous savons que c’est la dernière grosse difficulté. Un nouveau cri de guerre va surgir de temps en temps au milieu de la nuit « Y en a marre de cette Boue !! ». Motivé à bloc, mais fatigué et toujours en difficulté dans les descentes par manque de décontraction, je gère au mieux. Ma principale inquiétude… ce sont « les filles », je pense beaucoup à elles, je crains qu’elles soient « prise par la barrière de Vallorcine », le terrain et les conditions me semblant de plus en plus difficile. Parties de Trient avec 25 minutes avant l’heure fatidique, annoncées 15 minutes après la barrière de Vallorcine, elles repartiront avec 15 minutes d’avance de Vallorcine grâce à cette grosse complicité…. Direction l’arrivée. 

·         Vallorcine=> Argentière => Chamonix (Arrivée)

Est-ce la fatigue, un manque de physique (ca c’est sur), le relâchement du au fait d’entrevoir « ma victoire », je n’arrive pas à relancer et me fais doubler pas une soixantaine de personnes. A 700 mètres de l’arrivée, je me fais dépasser par un « OVNI », le vainqueur de l’UTMB !!! Pas question de le suivre !!! Impressionnant…  Aux 500 mètres, Alexandre et Lysiane m’attendent, je m’arrête.. « Non Non Continue »… et le « Allez Sprinte » à 100 mètres de l’arrivée va rester graver dans mes souvenirs !!! Mais qu’elle est belle « cette arche ».  Que c’est bon de passer dessous en se disant « je l’ai fait »… Il est 5H40 (19H30 de course). 

·         Arrivée de Francoise et Rachel

Alexandre m’accompagne à l’appartement pour que je me change et me réchauffe. Réception SMS, il m’apprend que « les filles » ont passées Vallorcine à 6H25.. ENORME, je ne peux pas manquer leur arrivée… Nous allons au devant d’elles (Moi sur le dernier kilomètre, Alexandre un peu plus loin). Quelle émotion ce dernier kilomètre, de les voir main dans la main, elles sont radieuses, applaudies, félicitées. Il est 10H13 (23h52 de course). Grosse Grosse émotion avec le « Ca c’est Fait » de Rachel.

YESSSSSS ON  L’A FAIT !!!

·         L'UTMB de Ludo

Dommage que l’UTMB ait été raccourci cette année, tu étais prêt et tu, je pense que tu aurais atteint ton objectif (-de 40h).Nous n’avons pas pu te suivre, nous espérions (malgré notre fatigue) venir te suivre et t’encourager le samedi soir et le dimanche…. Nous avons eu quelques nouvelles par Lysiane et Alexandre, nos deux incroyables accompagnateurs au milieu du froid et de la pluie. Tu nous as dit, avoir pensé régulièrement à nous, les nouvelles sur notre progression ont fait « parties » de ta course… Toi aussi, les conditions ont été mouvementées, avec des passages difficiles comme un pierrier enneigé… Se préparer toute une année pour 170 Kms et ne faire « que » 105, il faut pouvoir, il faut savoir s’adapter, ce n’est pas les allures travaillées !!! Et si la course a été plus courte, elle n’en pas été pour autant plus facile. 18H30 pour cet UTMB, Bravo. Je voulais être à ton arrivée en remerciement de nous avoir convaincu de participer et ainsi vivre ces moments inoubliables….

Qu’elle fraicheur à ton arrivée (Même si la fatigue est là … c’est normal). Je suis Admiratif !!

J’espère que tu pourras tenter l’année prochaine un super chrono encore plus ambitieux… par Contre : Promis, je ne te suivrais à aucun moment et ne serai pas à ton arrivée !!!

·         Epilogue

L’arrivée de Ludo va finir de reconstituer  l’équipe avec pour fêter nos résultats un Gros restaurant!!!

Le dimanche matin, retour du soleil, (Grrrr !!) ;  nous allons à la remise des prix avec nos tenues de finishers, ce n’est pas dans nos habitudes, mais cette fois « on va se la peter » dans Chamonix. Françoise et Rachel retrouvent Anne Valero (4^e féminine sur la CCC et coach de nos deux championnes ces dernières semaines).  Félicitations de part et d’autres, prise de nouvelles d’autres partenaires de stage….Et à nouveau une grosse « chair de poule » avec les musiques CCC et surtout UTMB !! C’était déjà mon objectif, mais décision est prise : je ne peux vraiment pas « Ne pas prendre le départ de l’UTMB », et vivre cette aventure humaine, donner le meilleur de moi même, repousser encore et encore mes limites. Arriver, je ne m’en sens pas du tout capable à ce jour, je ne me vois pas du tout repartir pour un second tour … mais conscient du travail d’entrainement, il me reste 11 mois pour me préparer !!

·         Les anecdotes  

 Des anecdotes, chacun à les siennes…

-            En haut de Bovine, les vaches « barrant » le chemin de Francoise et Rachel en pleine nuit, prés de l’étable réquisitionnée par l’organisation pour un  ravito chaud supplémentaire  Apres tout c’est « chez elles ».

-            A Trient, une vache entrant au ravito après avoir suivi des traileurs !!!

-            Le « cri de guerre » le plus entendu dans la dernière difficulté : « Y en a marre de cette boue ».

-            Alexandre disant à sa mère au beau milieu de la nuit au ravito de  Trient « Tu sais c’est énorme ce que tu fais, même si tu abandonnes c’est déjà extraordinaire et je suis fier de toi, mais tu ne vas pas abandonner…. »

-            L’impossibilité pour moi de tenir son bol de soupe, à cause d’une crise de tremblement, Merci Lysiane d’être venue a mon secours !

-            Et tant d’autres…

Epilogue 2, Bilan

Les jours suivants, une grosse satisfaction, d’avoir réussi dans de telles conditions, la satisfaction d’avoir vécu une belle aventure en groupe, l’envie de revivre cela. Pour Françoise et moi, l’impression d’avoir atteint quelque chose qui nous semblait inaccessible « La course en montagne ». Nous se sommes que des amateurs, allant à notre rythme avec nos capacités, nous prenons énormément de plaisir à relever de tels défis, mais le plaisir n’est pas uniquement là, il est aussi dans le « partage », courir avec d’autres, amis ou inconnus, transmettre notre passion comme on pu le faire d’autres trailers avec nous.

Blessures : Très peu, quelques cloques pour Françoise, des ongles noirs douloureux pour moi… des petites blessures habituelles pour ces distances.

Une vrai bande de tarés: Certains de nos amis nous prennent pour une bande de « tarés », « Comment pouvez vous prendre du plaisir en ayant mal ?? » … Ont-ils raison ??  Non Non, trailer dans de telles conditions, nous donne encore plus de plaisir, de satisfaction… Mais comment expliquez cela ??  Nous allons passer, encore plus, pour « des grands malades »…. N’est ce pas !!!   ;-)  

Si nous n’avions qu’une chose à dire « Vivez ce genre de folie !! », (avec une bonne préparation).

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Vidéo Arrivée de Francoise et Rachel

Arrivée de Ludo (UTMB)

Arrivée de Patrice